Alain-Claude Bilie-By-Nze cherche-t-il déjà à renverser Oligui Nguema ? Pourquoi avoir lancé, il y a quelques jours, sa plateforme politique alors que le président de la Transition, Chef de l’État, était hors du territoire national ? Et pourquoi en faire le principal sujet de discussion lors de cet événement ? Autant de questions qui surgissent face à cette attitude, qui ne cesse de refléter une forme de lâcheté collant à son auteur chaque fois que le vent politique souffle contre lui.
Dans sa quête incessante de repositionnement politique, après la chute à la fois inattendue et prévisible du Parti Démocratique Gabonais (PDG), dont il était membre du bureau politique, Alain-Claude Bilie-By-Nze, ancien Premier ministre et fils de l’Ogooué Ivindo, semble désormais s’en prendre aux autorités de la Transition. Son objectif principal : critiquer le projet de révision constitutionnelle qui redéfinira l’image de la République gabonaise.
Cet acteur politique, dont le parcours est marqué par les intrigues, demeure fidèle à lui-même. Pour lui, il est évident que si le PDG doit sombrer, ce ne sera pas avec lui à bord. Le lancement de sa plateforme politique, au nom déjà entendu et usé, en est la preuve. Conscient de ne pas jouir d’une popularité unanime au sein de l’opinion publique, ce « charlatan politique », aux potions bien connues, tente désormais de devenir la voix du « Non » en vue du prochain référendum.
À 57 ans, cet « Ogivin des temps modernes » affirme que sa plateforme politique vise à « défendre la République pendant la période de Transition, amener le CTRI à respecter ses engagements, et défendre les droits fondamentaux, les libertés publiques et les acquis démocratiques et politiques ». Toutefois, il convient de rappeler que, seulement deux semaines avant les élections générales d’août 2023, il avait soutenu la modification du code électoral en faveur de son gouvernement et de son camp politique.
Celui qui a occupé à plusieurs reprises des fonctions ministérielles estime aujourd’hui que « la menace imminente que fait peser le projet de Constitution voulu par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) sur notre vivre-ensemble, par nombre de ses dispositions, est préoccupante ». À y regarder de plus près, cette posture peut laisser entrevoir une frustration face à la perte des privilèges de Premier ministre ou ministre. L’époque a changé.
Comme beaucoup de Gabonais qu’il administrait alors, Alain-Claude Bilie-By-Nze semble désormais devoir vivre en deçà de ses moyens d’antan. Il cherche donc à se redéfinir, quitte à défendre des réformes qu’il n’aurait probablement jamais envisagé soutenir, s’il avait obtenu un poste dans l’actuelle transition.