Alors que les coupures d’électricité rythment le quotidien des habitants du Grand Libreville, une lueur d’espoir semble poindre à l’horizon. Le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a annoncé la conclusion d’un accord avec Karpowership pour l’installation d’une capacité supplémentaire de 70 MW dans un délai de cinq jours. Cette initiative, qui vise à atténuer la crise énergétique, suscite néanmoins des interrogations : cette solution sera-t-elle suffisante pour mettre un terme aux délestages ?
Une réponse d’urgence face à une situation critique
Depuis plusieurs mois, Libreville et ses environs sont frappés par des délestages de plus en plus fréquents. La vétusté des infrastructures électriques, le manque d’investissements stratégiques et une gestion approximative du secteur ont conduit à une situation où l’offre en électricité peine à répondre à la demande croissante.
Face à cette urgence, Brice Oligui Nguema a pris les devants en sécurisant un partenariat avec Karpowership, une entreprise spécialisée dans les centrales flottantes, capables d’alimenter rapidement des réseaux en difficulté. Le choix de cette solution montre une volonté de pragmatisme : plutôt que d’attendre des années pour développer de nouvelles infrastructures, le Chef de l’État opte pour une approche immédiate.
Une solution temporaire ou un véritable tournant ?
Si l’annonce d’un apport de 70 MW en cinq jours est prometteuse, plusieurs questions demeurent. Tout d’abord, cette capacité supplémentaire suffira-t-elle à stabiliser durablement le réseau électrique ? Ensuite, l’intégration de cette nouvelle source d’énergie se fera-t-elle sans difficultés techniques ?
Les experts s’accordent à dire que l’apport de Karpowership peut constituer un soulagement momentané, mais ne réglera pas en profondeur les failles structurelles du secteur énergétique gabonais. D’autant que la consommation électrique du Grand Libreville dépasse largement les capacités actuellement disponibles.
Le défi de la durabilité énergétique
Si cette mesure apporte un répit aux populations, elle ne doit pas détourner l’attention de la nécessité de réformes profondes. La modernisation des infrastructures, la diversification des sources d’énergie et une meilleure gestion des ressources restent des priorités absolues pour éviter que le Gabon ne soit, à l’avenir, contraint de recourir à des solutions d’urgence.
Brice Oligui Nguema en est conscient. Son engagement à améliorer l’accès à l’électricité pour tous les Gabonais ne s’arrête pas à cet accord avec Karpowership. Il s’inscrit dans une démarche plus large visant à renforcer la souveraineté énergétique du pays.
Cinq jours pour convaincre
Le compte à rebours est lancé. Si dans cinq jours les coupures de courant persistent, la crédibilité de cette annonce sera remise en question. Mais si cette solution parvient à soulager significativement le réseau, elle constituera un premier pas vers une gestion plus efficace de la crise énergétique.
Les Gabonais attendent des résultats concrets. Pour Brice Oligui Nguema, l’enjeu est double : prouver que son approche pragmatique porte ses fruits et poser les bases d’une réforme énergétique durable.