Le président Brice Oligui Nguema a récemment annoncé la renégociation à la baisse d’un contrat avec l’entreprise turque Karpowership, chargée de fournir 70 MW supplémentaires à Libreville. Si cette décision est saluée pour son impact positif sur les finances publiques, elle met surtout en lumière une réalité inquiétante : la mauvaise gestion des négociations initiales par certains ministres et leurs collaborateurs.
Une intervention présidentielle qui en dit long
Dans une administration fonctionnelle et rigoureuse, un tel dossier aurait dû être traité efficacement par les ministres et les techniciens en charge de l’énergie. Or, le fait que le chef de l’État doive personnellement s’impliquer pour revoir un contrat déjà signé démontre l’ampleur des dysfonctionnements au sein de l’appareil gouvernemental. Cette situation révèle un manque criant de compétence, de transparence et surtout de loyauté de la part de ceux qui auraient dû défendre les intérêts du Gabon dès le départ.
L’ombre des rétrocommissions
Derrière cette mauvaise gestion, une question se pose : comment un premier contrat déséquilibré a-t-il pu être validé ? La réponse est à chercher du côté des pratiques opaques qui gangrènent encore l’administration. La culture des rétrocommissions, où certains privilégient des intérêts privés au détriment du bien commun, semble avoir influencé ces négociations. Ce type de comportement expose non seulement les finances publiques à des dépenses excessives, mais il force aussi le Président à intervenir sur des questions qui auraient dû être réglées bien en amont.
Le défi de l’entourage présidentiel
Cette affaire met en lumière un problème plus profond : la nécessité pour Brice Oligui Nguema de s’entourer de collaborateurs compétents et intègres. Tant que des ministres et hauts fonctionnaires aux pratiques douteuses occuperont des postes stratégiques, les ambitions du chef de l’État seront entravées par des erreurs de gestion et des décisions nuisibles au pays.
La renégociation du contrat Karpowership n’est donc pas seulement une victoire pour les finances publiques, elle est aussi un signal d’alarme. Si le Président veut mener à bien son projet de redressement national, il devra non seulement corriger les erreurs du passé, mais aussi sanctionner sévèrement ceux qui en sont responsables.