Dans un amphithéâtre empreint d’attentes et d’expectatives, le Président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, a fait face à l’intelligentsia académique gabonaise ce dimanche. Réunis au sein de l’École Normale Supérieure de l’Enseignement Technique (ENSET), les Enseignants-Chercheurs et Chercheurs de Libreville, Owendo et Akanda ont exposé, avec rigueur et lucidité, les entraves structurelles qui obèrent l’essor de l’enseignement supérieur.
Un Dialogue au Sommet, des Doléances Pressantes
La rencontre, placée sous l’égide du CTRI et du ministre de l’Enseignement Supérieur, a été l’arène d’une radiographie implacable du secteur. Entre précarité des infrastructures et asphyxie financière, les représentants de la communauté universitaire ont dressé un tableau sans fard : dette pédagogique non épongée, stagnation des carrières, financement embryonnaire de la recherche, absence de sièges pour certaines institutions comme l’Institut Supérieur de Technologie (IST) et déficit chronique de résidences universitaires.
Face à cette avalanche de doléances, Oligui Nguema n’a ni éludé ni tergiversé. D’une écoute attentive et d’une posture résolument pragmatique, il a promis d’apporter des solutions progressives et concertées, inscrivant ainsi son action sous le sceau du réalisme et de l’efficacité.
Un Pacte pour l’Excellence Universitaire
Mais au-delà des réponses structurelles, le Chef de l’État a formulé un plaidoyer pour la transmission et l’élévation. Insistant sur la nécessité pour les universitaires d’ouvrir la voie aux nouvelles générations, il a exhorté les enseignants à accompagner les jeunes talents vers les plus hautes sphères académiques, notamment à travers l’accession au CAMES et la montée en grade dans la hiérarchie universitaire.
Plus encore, Oligui Nguema a réaffirmé une conviction inébranlable : aucune nation ne peut prétendre au développement sans une éducation de qualité, une recherche audacieuse et une pensée critique affûtée. Conscient de l’urgence de doter le Gabon d’une intelligence collective tournée vers l’avenir, il a annoncé la création imminente d’un cercle de réflexion réunissant les plus éminents professeurs, véritable laboratoire d’idées destiné à impulser des stratégies innovantes.
Vers une Renaissance Académique
Cet échange marque ainsi un tournant décisif. Non seulement il consacre une reconnaissance officielle du rôle vital du savoir dans l’édification nationale, mais il dessine également les contours d’un engagement présidentiel où le verbe se conjugue à l’action. L’université gabonaise, longtemps reléguée aux marges des priorités, pourrait bien amorcer sa métamorphose.
Reste désormais à traduire ces promesses en actes concrets. Car au-delà des discours et des engagements, c’est dans la matérialisation des réformes que se jaugera la volonté réelle de bâtir un enseignement supérieur à la hauteur des ambitions d’un Gabon en quête de grandeur.