Dans une sortie au vitriol, Geoffroy Foumboula Libeka Makosso, figure emblématique du débat public gabonais, a vivement dénoncé l’usage abusif des symboles de la République à des fins privées. Deux faits ont particulièrement attiré son indignation : un ministre orchestrant un chant d’anniversaire en l’honneur du Président sous les drapeaux de l’État et l’utilisation du jet officiel de la République Gabonaise comme simple « taxi » pour convoyer un chanteur.
Une dérive aux relents du passé

Pour Geoffroy Foumboula, ces actes relèvent d’une confusion inquiétante entre le patrimoine de l’État et les intérêts privés, une mentalité qu’il qualifie de « colonisation par la mentalité BONGO-PDG ». Il rappelle que la transition actuelle, portée par des espoirs de renouveau, ne saurait tolérer de telles dérives.
« Nous n’avons pas apporté notre soutien à la Transition pour les mêmes motivations. Certains le font pour des intérêts personnels, d’autres pour œuvrer à une véritable restauration des mentalités », martèle-t-il, pointant du doigt une persistance des pratiques qui ont gangrené l’État sous les régimes précédents.
Un symbole de la République détourné ?
Ce qui choque particulièrement, c’est l’utilisation de l’avion présidentiel pour des activités étrangères aux affaires d’État. Pour Geoffroy Foumboula, ce jet n’est pas un simple moyen de transport, mais l’incarnation du pouvoir et de la souveraineté nationale. Son emploi à des fins récréatives ou personnelles est une insulte aux valeurs républicaines.
« Cette image sur l’usage du patrimoine public à des fins privées est inacceptable. Si on veut faire venir des artistes, louez des jets, même une fusée si possible, mais pas l’avion de la République Gabonaise qui est notre patrimoine commun », s’insurge-t-il.
Une interpellation à venir
Refusant de rester dans la seule dénonciation médiatique, Geoffroy Foumboula annonce des actions concrètes. Profitant de l’ouverture de la session parlementaire, il entend déposer une question d’actualité afin que les ministres concernés s’expliquent sur l’utilisation du patrimoine de l’État.
Cette initiative vise à rappeler que la transition doit s’inscrire dans une véritable rupture avec les errements du passé. Car si le pouvoir s’accommode de telles pratiques aujourd’hui, comment prétendre bâtir un Gabon où la République prime sur les intérêts individuels ?
Un avertissement clair
Par cette prise de position tranchée, Geoffroy Foumboula pose une question essentielle : la transition est-elle en train de glisser vers les mêmes travers que le régime qu’elle a renversé ? En République, l’État appartient à tous et non à quelques-uns. Le respect des symboles nationaux est un marqueur fondamental de la gouvernance.
Il appartient désormais aux autorités de montrer, par des actes clairs, que la transition n’est pas une simple reconduction des habitudes d’antan, mais une marche vers une République exemplaire, où l’intérêt général prime sur la complaisance et l’abus de privilèges.