Suspendu depuis le coup d’État du 30 août 2023, le Gabon a officiellement réintégré l’Union africaine ce 30 avril 2025. Cette décision historique, prise à l’unanimité par le Conseil de paix et de sécurité de l’UA, acte le retour d’un pays qui, malgré la tempête, n’a jamais cessé de dialoguer avec ses pairs africains.
Une présidentielle saluée, un pouvoir légitimé
Le signal fort est venu du scrutin présidentiel du 12 avril dernier, organisé dans le calme et salué pour sa transparence. Mahmoud Ali Youssouf, président de la Commission de l’UA, a félicité Brice Clotaire Oligui Nguema pour sa victoire, tout en rendant hommage au peuple gabonais pour sa participation exemplaire : « La Commission salue la participation pacifique du peuple gabonais au processus électoral et encourage les autorités à renforcer la démocratie, la gouvernance et l’État de droit. »
Cette reconnaissance n’est pas anodine : elle ancre la transition gabonaise dans la légitimité, et envoie un message clair à ceux qui doutaient de la volonté du pays de renouer avec l’ordre constitutionnel.
Une réintégration aux allures de renaissance diplomatique
Le retour du Gabon au sein de l’organisation panafricaine dépasse la simple levée d’une sanction. Il s’agit d’un tournant géopolitique majeur pour Libreville, qui retrouve sa place dans les arènes de décision continentales à un moment où l’Afrique cherche à se réinventer face aux défis sécuritaires, environnementaux et institutionnels.
« Le Gabon réintègre une maison qu’il n’avait jamais véritablement quittée. Mais il revient avec des ambitions fortes pour la paix, la sécurité et le développement durable dans notre continent », a déclaré Michel Régis Onanga Ndiaye, ministre des Affaires étrangères. Une déclaration puissante, qui fait écho à la vision d’un Gabon acteur, et non simple spectateur, des mutations africaines à venir.
Un pays transformé, prêt à assumer ses responsabilités
Vingt mois après une rupture brutale avec l’ordre établi, le Gabon affiche aujourd’hui un visage nouveau : celui d’un État conscient de ses responsabilités historiques, désireux de tourner la page de l’isolement diplomatique et de s’affirmer comme une force de proposition au sein de l’Union africaine.
Ce retour, encadré, préparé, voulu, est le résultat d’un travail souterrain mené avec méthode : maintien des canaux de communication avec Addis-Abeba, gestion rigoureuse de la transition, organisation d’élections crédibles. Autant de signaux forts envoyés à la communauté africaine.
Un signal fort à l’Afrique et au monde
En réintégrant l’Union africaine, le Gabon adresse aussi un message aux autres nations africaines : le respect des principes démocratiques, même après une rupture institutionnelle, demeure possible. Et surtout, la reconnaissance internationale se gagne par les actes, pas les discours.
Le continent africain est à la croisée des chemins. Et dans cette recomposition géopolitique, le Gabon entend désormais jouer sa partition en acteur majeur. Le retour à l’UA n’est pas une fin en soi. C’est le point de départ d’un nouveau chapitre — celui d’un Gabon plus souverain, plus stratège et résolument tourné vers l’avenir.