Alors que le président élu Brice Clotaire Oligui Nguema s’apprête à prêter serment ce samedi 3 mai 2025, une question majeure agite déjà les cercles politiques et diplomatiques à Libreville : assistera-t-on à un remaniement ministériel dans les heures qui suivront la cérémonie d’investiture ? Tout semble l’indiquer.
En effet, la fin annoncée de la transition politique, avec la dissolution du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), laisse présager une recomposition rapide de l’exécutif. Après avoir dirigé le pays depuis le coup d’État du 30 août 2023, les membres du CTRI devraient céder la place à un gouvernement a priori civil, conformément à la nouvelle Constitution adoptée en décembre dernier.
Mais cette transition ne signifie pas nécessairement une mise à l’écart des figures militaires de la transition. Certains membres influents du CTRI pourraient être reconduits ou promus à des postes clés au sein du nouveau gouvernement. Leur présence dans l’appareil d’État garantirait une continuité stratégique dans un contexte encore marqué par les séquelles de l’ancien régime et les défis de la gouvernance post-transition.
Parmi les noms évoqués, la Générale Brigitte Onkanowa, actuelle ministre de la Défense nationale, figure en tête de liste. Respectée pour son rôle stabilisateur depuis 2023, elle pourrait être confirmée à son poste, ou appelée à d’autres hautes fonctions de souveraineté. Autre figure marquante : le général Maurice Ntossui Allogo, ministre des Eaux et Forêts et directeur du cabinet militaire du président. Sa double casquette opérationnelle et stratégique en fait un profil compatible avec les exigences du futur exécutif.
Enfin, le Général Flavien Nzengui Nzoundou, ministre d’État chargé des Travaux publics, pourrait lui aussi être maintenu dans l’équipe dirigeante. Déjà confirmé à plusieurs reprises malgré les ajustements successifs de la transition, il bénéficie d’une solide réputation d’efficacité.
Dans les coulisses, les tractations vont bon train. Si le président Oligui Nguema souhaite envoyer un signal fort de rupture et de modernité, il devra concilier cette volonté avec l’impératif de stabilité incarné par les piliers du CTRI.
Une chose est certaine, le remaniement à venir, s’il survient aussi rapidement que pressenti, marquera une étape décisive vers la consolidation du retour à l’ordre constitutionnel. Et pourrait révéler, au-delà des symboles, les priorités réelles du nouveau chef de l’État, conformément aux aspirations des 94,85% du suffrage exprimé en sa faveur.