Alors que le Gabon s’apprête à clore sa transition avec les législatives du 27 septembre, les locales du 11 octobre et les sénatoriales à venir, le paysage politique amorce une recomposition majeure. La prestation de serment de la nouvelle Cour constitutionnelle, prévue pour le 23 décembre 2025, marquera le retour à l’ordre constitutionnel et le début de la Ve République.
Certaines figures clés de la transition devraient se retirer, fidèles à leur rôle d’acteurs neutres. Raymond Ndong Sima, ancien Premier ministre de la transition, incarne cette posture républicaine. De même, Paulette Missambo, présidente du Sénat, pourrait choisir de ne pas se représenter. Leur retrait serait un signe fort de cohérence et de respect des engagements.
D’autres personnalités, nommées pour leur expertise ou leur notoriété, devraient également se retirer. L’artiste Annie Flore Batchiellilys devrait retourner à sa carrière artistique, tout comme le pasteur Bruno Ngoussi, dont l’engagement religieux semble incompatible avec une ambition politique.
À l’inverse, plusieurs anciens de l’opposition ou de l’ex-majorité se préparent à faire leur retour. Alexandre Barro Chambrier, président du RPM, apparaît comme un prétendant sérieux à un mandat, grâce à son opposition constante et mesurée. D’autres noms émergent : Justine M’bany Eyeghe, ancienne députée ancrée dans le milieu associatif, ou encore François Ondo Edou, ex-ministre reconnu localement.
Certains acteurs de la transition pourraient aussi poursuivre l’aventure politique. Geoffroy Foumboula Libeka, 4e vice-président de l’Assemblée nationale de la Transition pourrait briguer un mandat législatif ou viser la mairie de Libreville. Elza-Rituelle Boukandou, avocate et militante engagée, semble également vouloir continuer à siéger au Parlement.
Cette phase charnière impose une exigence : la clarté entre transition et compétition électorale. Ceux qui ont contribué à fixer les règles du jeu gagneraient en crédibilité à ne pas s’en faire les bénéficiaires immédiats. À l’inverse, les anciens aspirants doivent faire preuve de transparence, d’éthique et de proximité. La réussite de la Ve République dépendra autant des institutions que de celles et ceux qui les incarneront.