La décision de la Cour internationale de Justice (CIJ) connait directement des conséquences multiformes, parmi elles, la perte par la Guinée équatoriale des villes d’Ebebiyin et Mongomo dans lesquelles le pays a beaucoup investi. Cette décision majeure dans le différend territorial opposant la Guinée équatoriale au Gabon était très attendue. La Cour a confirmé que la frontière terrestre entre les deux pays doit être délimitée selon la Convention franco-espagnole de 1900, invalidant ainsi la délimitation plus récente suivant la rivière Kyé. Cette décision entraîne un transfert de plusieurs territoires actuellement sous souveraineté équato-guinéenne, notamment ces deux villes au Gabon.
Toutefois, la question de la récupération de ces villes par la Guinée équatoriale apparaît très improbable dans un avenir proche. Mongomo, en particulier, est une ville stratégique et symbolique pour la Guinée équatoriale, dotée d’infrastructures modernes et d’une importance politique majeure. Il est difficile d’imaginer que Malabo, la capitale, accepte de céder un tel bastion, même sous la pression d’un arrêt international.
Par ailleurs, la CIJ a attribué à la Guinée équatoriale la souveraineté sur les îles Mbanié, Cocotiers et Conga, rejetant ainsi les revendications gabonaises sur ces territoires insulaires. La Cour a également souligné que la frontière maritime entre les deux pays n’est pas encore définie et doit faire l’objet de négociations bilatérales.
La décision de la CIJ redessine la frontière terrestre au profit du Gabon autour d’Ebebiyin et Mongomo, sans pour autant mettre fin au différend. Les deux pays sont appelés à négocier pour assurer une mise en œuvre pacifique et durable de ce jugement. La Guinée équatoriale ne semble pas en position de tenter une récupération militaire ou unilatérale des villes concernées, mais le contentieux pourrait se prolonger diplomatiquement et techniquement.