Alors que le dossier des casses à Plaine Orety semblait définitivement clos après l’intervention du Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie By Nze tente une spectaculaire mais troublante réapparition politique. En tête de sa stratégie : la récupération d’une affaire sensible, médiatiquement chargée, pour rebondir à l’approche des élections législatives et locales.
Mais un détail soulève de sérieuses interrogations : les trois avocats choisis pour défendre les déguerpis sont tous des figures bien connues du système Bongo, dont ils ont été les fidèles serviteurs pendant des décennies.
Un trio d’avocats au passé lourdement marqué par l’ère Bongo
Parmi les défenseurs engagés par Bilie By Nze, Maître Gisèle Eyue Bekale se distingue. Elle est actuellement l’avocate de Sylvia Bongo et de Noureddin Bongo Valentin, tous deux au cœur des procédures judiciaires ouvertes après le coup d’État du 30 août 2023. Deux autres avocats, également proches de la dynastie déchue, complètent ce cabinet improvisé autour des anciens déguerpis.
Il devient difficile de croire à une simple coïncidence. En optant pour les anciens conseils juridiques des Bongo, Bilie By Nze donne le signal d’un attachement latent, voire d’une fidélité persistante au régime déchu. Pire encore : certains observateurs politiques estiment que ces avocats pourraient être indirectement financés par le clan Bongo lui-même, utilisant la figure de Bilie By Nze comme un relais opportuniste.
Un calcul politique en pleine opération de reconquête
Affaibli par un score électoral humiliant lors de la présidentielle, Bilie By Nze cherche aujourd’hui à se repositionner comme figure de l’opposition. Sa stratégie : exploiter les tensions nées des déguerpissements illégaux à Plaine Orety pour se rallier la sympathie populaire. Un pari risqué, car l’affaire semble déjà maîtrisée au sommet de l’État.
Le Président Oligui Nguema, en personne, a rencontré les populations concernées ainsi que les autorités responsables de l’opération. Des mesures d’apaisement ont été annoncées, des engagements fermes pris. Contrairement aux discours alarmistes, le dossier Orety est politiquement traité, humainement pris en compte, et stratégiquement dépassé.
Une tentative de récupération condamnée à l’échec ?
En essayant de surfer sur une vague déjà retombée, Bilie By Nze expose surtout ses intentions : se redonner une image, attirer les projecteurs, mobiliser une base politique éparse. Mais cette opération de communication, fondée sur des connexions troublantes avec les anciens cercles du pouvoir déchu, risque de se retourner contre lui.
Dans un Gabon qui aspire à la rupture, Bilie By Nze semble encore naviguer à vue dans les eaux troubles de l’ancien système. Sa tentative de récupération des casses de Plaine Orety pourrait bien être perçue comme une manipulation de trop… et marquer le point de non-retour de sa carrière politique.