La commune d’Owendo, plus précisément le secteur du Carrefour SNI, est secouée par une crise majeure depuis l’annonce d’une opération de déguerpissement imminente. Les autorités ont donné aux habitants un délai de 72 heures pour évacuer les lieux, sous peine de voir leurs habitations démolies par les engins du Génie militaire. Cette décision s’inscrit dans une vaste politique de libération du domaine public visant à assainir l’espace urbain, après des opérations similaires à Libreville. Malheureusement, après cette annonce, plusieurs habitants ont ouvertement indexé le Chef de l’État sans retenu dans des vidéos diffusées sur internet. Un affront déclaré aux conséquences multiformes pour les instigateurs.
Face à cette annonce jugée brutale, les habitants du Carrefour SNI ont exprimé une vive opposition, allant jusqu’à déclarer la guerre au président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema. Cette hostilité traduit une profonde incompréhension et colère, notamment parce que les populations n’ont reçu ni notification officielle ni plan de relogement. Plus d’une centaine de familles sont concernées, beaucoup vivant sur ces terres depuis des décennies, sans aucune solution d’accompagnement social.
Même si le plaidoyer des riverains qui dénoncent le caractère expéditif de la procédure et l’absence de concertation semble légitime, mais la forme posé problème. En effet, la déclaration de guerre au président traduit un climat de défiance qui pourrait dégénérer en affrontements entre habitants et forces de l’ordre, ou en troubles sociaux plus larges. Ce que les autorités ne souhaiteraient pas.
Par ailleurs, il est à rappeler que les habitants qui profèrent des menaces envers le président de la République s’exposent à des sanctions pénales sévères. Selon la loi gabonaise, notamment la loi n°027/2023 du 12 juillet 2023 relative à la cybersécurité et à la lutte contre la cybercriminalité, toute personne qui profère une menace ou une insulte par voie électronique, y compris sur internet et les réseaux sociaux, peut être condamnée à une peine pouvant aller jusqu’à 10 ans d’emprisonnement ferme et une amende pouvant atteindre 30 millions de FCFA.