Les universités gabonaises ne figurent toujours pas dans les classements internationaux majeurs tels que le QS World University Rankings 2025, Webometrics 2025 et Times Higher Education 2024, pour des raisons structurelles, stratégiques et politiques profondes. Cette absence traduit une crise de l’enseignement supérieur au Gabon, qui peine à répondre aux exigences contemporaines de compétitivité, d’innovation et de rayonnement scientifique.
Depuis des décennies, les universités gabonaises tâtonnent avec des responsables pourtant formés à l’étranger et prétendant avoir une expérience professionnelle indiscutable, au point que plusieurs sont devenus ministres de l’Enseignement supérieur sans véritable redressement stratégique. Mais à y voir de plus près, ce sont des universités pauvres sans budget colossal et sans management clair.
En effet, plusieurs facteurs peuvent entrer en compte dans cette constance de médiocrité académique au Gabon. A côté du manque de moyens financiers et d’investissements conséquents, les universités gabonaises souffrent d’infrastructures dégradées, d’un corps professoral insuffisamment qualifié, de bibliothèques obsolètes et d’une filière universitaire souvent déconnectée des besoins du marché de l’emploi.
De plus, l’absence de vision stratégique et d’ambition crée une carence dans la définition et la mise en œuvre d’une politique claire à long terme pour l’enseignement supérieur et la recherche au Gabon, ce qui se traduit par un faible dynamisme institutionnel, une faible visibilité internationale des publications scientifiques, et un manque d’alliances scientifiques structurées avec d’autres universités prestigieuses.
En outre, cet état de choses révèle un désintérêt politique pour l’université comme pilier du développement. Au-delà des discours politiques, l’université ne bénéficie pas d’une place prioritaire dans les plans nationaux, ce qui limite la mobilisation des ressources et l’implémentation de réformes profondes nécessaires au redressement du secteur.
Cette situation contribue à une perte de confiance dans l’université nationale, poussant de nombreux étudiants et familles à privilégier des formations à l’étranger. La qualité médiocre de l’enseignement supérieur compromet la formation d’un capital humain compétitif, ce qui est un obstacle majeur pour l’émergence économique du pays.
Contrairement à d’autres pays africains comme l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Sénégal ou le Bénin qui affichent une dynamique bien plus positive en matière d’enseignement supérieur, avec plusieurs établissements régulièrement classés parmi les meilleurs du continent et du monde.
L’absence des universités gabonaises dans ces classements internationaux est une véritable alerte constante sur l’état de l’enseignement supérieur au Gabon, révélant une faillite systémique qu’il faut impérativement reconstruire via un financement accru, une gouvernance modernisée, des partenariats académiques internationaux et des indicateurs de performance rigoureux.