Le temps de l’opacité est révolu. Le président de la République a décidé d’imposer une nouvelle ère de transparence dans la gestion des primes des Panthères du Gabon, mettant fin à des années de favoritisme, de retards et de zones grises dans la rémunération des internationaux.
Longtemps sujet de crispation au sein de la sélection nationale, la question des primes a souvent empoisonné la vie du groupe. Entre paiements sélectifs, promesses non tenues et favoritisme assumé, la gestion financière des Panthères avait fini par fragiliser la cohésion de l’équipe et ternir l’image du football gabonais.
Désormais, le paiement des primes obéira à des règles claires, uniformes et vérifiables. Selon un communiqué de la présidence, cette réforme vise à « mettre fin à des injustices contraires à l’esprit d’équipe et à la dignité du maillot national ». Une mesure que beaucoup voient comme un acte fort de moralisation et un signal politique d’une Cinquième République placée sous le signe de la rigueur et de l’équité.
L’épisode de la CAN 2022 au Cameroun reste encore dans les mémoires. Malgré la présence d’une génération dorée, Pierre-Emerick Aubameyang, Mario Lemina, Boupendza, Allevinah, l’équipe avait été minée par des tensions internes liées à la distribution inégale des primes. « Ce n’est pas tant l’argent qui posait problème, mais l’injustice dans sa distribution », confie un ancien membre du staff technique. « Certains touchaient tout de suite, d’autres attendaient des semaines. Cela a détruit la confiance. »
Avec la nouvelle réforme, chaque prime sera versée sur la base d’une grille préétablie, prenant en compte le statut du joueur, les performances et les résultats collectifs. Le dispositif sera contrôlé conjointement par la Fegafoot et la Cour des comptes, afin d’éviter toute manipulation ou intervention discrétionnaire.
Mais cette réforme ne fait pas l’unanimité. En coulisses, certains regrettent la fin d’un système où les marges de manœuvre permettaient de « gérer les sensibilités » et d’entretenir des fidélités. Un réflexe ancien que le pouvoir juge incompatible avec la nouvelle gouvernance. « Les résistances viennent surtout de ceux qui profitaient de l’opacité », estime un haut responsable du ministère des Sports. « Pour bâtir une équipe forte, il faut de la transparence, pas du favoritisme. »
Au-delà du sport, la décision présidentielle s’inscrit dans une volonté plus large de moralisation de la vie publique. En s’attaquant à ce symbole de désordre institutionnalisé, le chef de l’État entend rappeler que l’exemplarité doit désormais guider tous les secteurs de la nation.
En restaurant la justice et la clarté dans la tanière, le pouvoir espère réconcilier les Panthères avec elles-mêmes. Car pour rugir à nouveau sur la scène africaine, la sélection gabonaise devra le faire d’une seule voix : celle de la transparence, de la cohésion et du mérite.

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