Le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, s’apprêterait à opérer un remaniement gouvernemental de grande envergure. Selon plusieurs sources concordantes, le chef de l’État et du gouvernement travaille depuis plusieurs jours sur une recomposition de son équipe, motivée à la fois par des impératifs politiques et une exigence d’efficacité.
Un nouvel échiquier politique en construction
Les élections législatives et locales tenues il y a quelques semaines ont profondément rebattu les cartes du paysage politique gabonais. Pour le président Oligui Nguema, ces résultats imposent une réévaluation des équilibres au sein de l’exécutif.
Dans un gouvernement où plusieurs ministres ont été battus dans les urnes, la question de leur maintien se pose avec acuité.
Parmi les personnalités fragilisées figure Paul-Marie Gondjout, ministre de la Communication et des Médias, battu au second tour à Lambaréné par la candidate du Parti démocratique gabonais (PDG), Madeleine Rogombé Berre, avec 47,93 % des voix.
Autre revers notable : Ludovic Megne Ndong, ministre de l’Habitat et représentant l’Alliance patriotique de Raymond Ndong Sima, n’a pas réussi à s’imposer dans le deuxième siège du Haut-Ntem.
La liste des échecs électoraux ne s’arrête pas là. Simplice Désiré Mamboula, ministre de l’Enseignement supérieur, a été battu dans le premier siège de la Zadié, malgré l’appui du parti présidentiel.
Ces défaites fragilisent leur légitimité au sein du gouvernement. Selon plusieurs indiscrétions, ces ministres vivraient leurs derniers jours au sein de l’équipe actuelle.
Une exigence de résultats
Mais au-delà des scores électoraux, Brice Oligui Nguema veut imprimer un nouveau rythme à son action. Le général-président, réputé pour sa rigueur et sa discipline, aurait exprimé sa déception face au manque de résultats tangibles dans plusieurs départements ministériels.
« Il veut aller plus vite, plus fort, et avec des hommes et des femmes capables de suivre son tempo », confie une source proche du Palais du Bord de Mer. Cette volonté d’accélération s’inscrit dans une logique de redressement, où chaque membre du gouvernement doit désormais rendre des comptes sur l’impact réel de son action sur la vie quotidienne des Gabonais.
D’après plusieurs confidences recueillies à Libreville, Oligui Nguema n’exclut pas des départs spectaculaires. Certaines figures, jugées inefficaces ou trop attachées aux réflexes de l’ancien système, pourraient être écartées au profit de profils plus technocratiques, plus jeunes et plus ancrés dans les territoires.
Les prochains jours décisifs
L’atmosphère est lourde dans les couloirs du pouvoir. Au sein de l’exécutif, l’inquiétude monte, chacun s’interrogeant sur le sort qui lui sera réservé. Les prochains jours s’annoncent décisifs, et le Palais du Bord de Mer semble prêt à trancher.
Pour Brice Oligui Nguema, ce remaniement s’apparente à un test d’autorité et de cohérence politique. Il s’agit d’aligner le gouvernement sur les priorités : efficacité, probité et résultats visibles. Une manière, aussi, de rappeler que la légitimité politique ne se décrète pas : elle se conquiert, et se maintient par la performance.
Si les contours du nouveau gouvernement restent encore secrets, une chose est sûre : le général-président prépare un tournant majeur, qui pourrait redéfinir en profondeur l’équilibre du pouvoir au Gabon.
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