Alors que sa popularité ne cesse de décliner, l’ancien Premier ministre Billie-By-Nze parcourt le grand Libreville dans un climat de tension palpable. Pourtant, malgré une hostilité manifeste dans plusieurs quartiers populaires, sa campagne se déroule jusqu’à présent sans incident majeur. Une situation que beaucoup attribuent à l’appel au calme et à la tolérance lancé en amont par le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema.
À Libreville, Port-Gentil, Oyem ou encore Franceville, les regards qui accueillent Billie-By-Nze lors de ses déplacements sont souvent lourds de reproches. Les habitants, visiblement exaspérés, n’hésitent plus à manifester leur défiance envers celui qu’ils accusent d’avoir délaissé les réalités sociales du pays pendant son passage au pouvoir. Toutefois, si la tension est perceptible, aucun acte de violence n’a été constaté à l’encontre de sa délégation, preuve que le message présidentiel d’apaisement est, pour l’instant, respecté.
Dans un contexte national marqué par une forte demande de justice sociale, de transparence et de rupture avec les pratiques du passé, la figure d’ Alain Claude Billie-By-Nze cristallise une partie du mécontentement populaire. Pourtant, les Gabonais font preuve d’une maturité politique nouvelle, optant pour l’expression pacifique de leur désaccord plutôt que pour la confrontation directe.
Cette retenue, saluée par de nombreux observateurs, est aussi le fruit de la posture conciliatrice adoptée par le chef de la Transition. Sans cette trêve tacite appelée de tous ses vœux par le général Oligui Nguema, la campagne d’Alain Claude Billie-By-Nze aurait sans doute pris une tournure bien plus difficile, voire conflictuelle, dans plusieurs bastions populaires.
Aujourd’hui, plus que jamais, l’ancien Premier ministre semble devoir sa relative tranquillité à l’autorité apaisante du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, un fait qu’il reconnaît peu publiquement, mais qui reste déterminant dans la conduite de sa campagne.