Le 17 juin 2025, le président gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema a officiellement lancé la première session de la Commission nationale de la décentralisation (CND), marquant une étape cruciale dans la mise en œuvre d’une réforme attendue depuis près de trois décennies. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du sixième pilier du projet de société présidentiel intitulé « , Bâtissons l’édifice nouveau », qui vise à transférer progressivement les compétences et les moyens de l’État vers les collectivités locales, pour une gouvernance plus proche des citoyens et plus efficace.
Le président Oligui Nguema a clairement exprimé son ambition d’aller vite dans ce processus, soulignant la nécessité de passer de l’intention à l’action concrète. Il attend de la Commission des mesures pertinentes qui permettront un transfert effectif des compétences à la première phase de la décentralisation. Cette rapidité s’explique par la volonté de répondre aux attentes des populations locales, souvent laissées à distance des décisions centrales, et de rendre les collectivités territoriales acteurs majeurs du développement local.
La décentralisation est perçue comme une réforme structurante qui doit moderniser l’État gabonais en le rendant plus inclusif et adapté aux réalités territoriales. Elle vise notamment à lutter contre l’exode rural, à renforcer la résilience des territoires face aux défis climatiques et économiques, et à stimuler l’innovation locale grâce à des financements innovants, y compris via la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Le président Oligui Nguema veut s’inspirer des exemples internationaux, notamment du Rwanda et du Maroc, qui ont réussi à dynamiser leurs régions par une gouvernance décentralisée.
La décentralisation au Gabon, bien que prévue depuis la loi de 1996 et la loi organique de 2015, peinait à se concrétiser, notamment à cause de conflits de compétences entre l’administration centrale et les collectivités locales des neuf (9) provinces du pays. Le lancement de la CND, présidée par Oligui Nguema, marque donc une volonté politique forte de dépasser ces blocages et d’engager une phase active et structurée du transfert des compétences, avec la participation de plusieurs ministères et partenaires techniques.
Par cette initiative, le président de la République Brice Clotaire Oligui Nguema veut aller vite dans la décentralisation pour transformer une promesse politique ancienne en un acte politique fondateur, qui pourrait marquer un tournant dans la gouvernance gabonaise et dans la relation entre l’État et ses territoires. Cette réforme, au-delà d’un simple transfert de compétences, vise à renforcer la démocratie locale, stimuler le développement et améliorer la qualité de vie des citoyens de l’intérieur du pays.