Le Chef de file du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, est plus que jamais déterminé à renégocier de manière musclée les termes du contrat d’exploitation du gisement de fer de Bélinga. Signé à Dubaï par le régime déchu avec la société australienne Fortescue Metals Group, ce contrat comporte plusieurs clauses défavorables à notre pays. On pourrait penser que l’exploitation de ce minerai a été bradée. En privilégiant les intérêts nationaux, cette décision du Président gabonais est le signe que le renforcement de la souveraineté économique du Gabon est bel et bien en marche.
Suite à de nombreuses critiques et dénonciations de la société civile gabonaise, le Président gabonais a pris la décision d’examiner de très près le contrat qui lie le Gabon à la société australienne Fortescue Metals Group pour l’exploitation du gisement de fer de Belinga, l’un des plus importants au monde. Il en découle plusieurs accords désavantageux pour notre pays. Par conséquent, Brice Oligui Nguema a engagé une renégociation de la convention.
Au cours de sa récente tournée républicaine dans la province de l’Ogooué-Ivindo le week-end dernier, le Chef de l’État s’est rendu sur le site d’exploitation du minerai de fer de Belinga. Il a exprimé son mécontentement à l’égard des responsables de l’entreprise australienne. «Ceux qui sont allés signer la convention d’exploitation du gisement de fer de Belinga à Dubaï ont trahi notre pays», a-t-il déclaré.
Des clauses présentant de graves irrégularités
Le contrat signé entre le régime déchu et la société Ivindo Iron est entaché d’irrégularités flagrantes. Il apparaît que le code minier en vigueur au Gabon n’a pas été respecté dans cette convention. Il est légitime de se demander quelles étaient les véritables intentions des représentants gabonais qui ont signé cet accord, au détriment des intérêts nationaux, car les clauses sont préoccupantes. Ci-dessous, les différentes anomalies relevées par notre confrère de Gabonreview.
- Procédures d’attribution du permis d’exploitation apparemment contournées : Selon la loi, l’obtention d’un tel permis nécessite la validation d’une étude de faisabilité technico-économique par les services compétents du ministère des Mines. Or, cette étape cruciale semble avoir été contournée dans le cas de Bélinga.
- Spoliation des droits d’autres opérateurs miniers : L’octroi du permis à Ivindo Iron aurait entraîné le retrait de permis d’exploitation aurifères détenus par d’autres entreprises dans la même zone, sans notification ni dédommagement, violant ainsi le principe d’inviolabilité des titres miniers.
- Taux de redevance minière anormalement bas : Alors que le Code minier gabonais prévoit des taux compris entre 5 et 10% pour les métaux de base, la convention accorde à Ivindo Iron des taux dérisoires de 1,75% en ‘’phase pilote’’ et 2,75% jusqu’à une ‘’Date d’achèvement’’ définie de manière très et trop avantageuse pour l’entreprise.
- Conditions de rentabilité excessivement favorables à l’investisseur : Cette ‘’Date d’achèvement’’ est conditionnée à l’atteinte d’un taux de rentabilité interne de 18% pour les actionnaires d’Ivindo Iron, ainsi qu’au remboursement intégral des financements externes, compromettant les bénéfices escomptés pour l’État gabonais.
Oligui Nguema fait plier Ivindo Iron !
Les irrégularités sont tellement flagrantes que Ivindo Iron, filiale de Fortescue, n’a d’autre choix que d’accorder des concessions au gouvernement gabonais, grâce aux discussions entamées par Brice Oligui Nguema. « J’ai eu des échanges avec le directeur général d’Ivindo Iron, qui a déjà accepté de réviser certaines clauses de la convention », a déclaré Oligui Nguéma.
Parmi les concessions accordées à l’État gabonais, on peut déjà noter l’attribution à l’État gabonais des postes de président du conseil d’administration (PCA) et de directeur général adjoint (DGA) au sein d’Ivindo Iron, ainsi que la formation de 50 jeunes Gabonais dans les domaines miniers.
Toutefois, les spécificités des ajustements envisagés demeurent encore confidentielles. Le président a mis en avant l’engagement à mener l’exploitation du fer de Bélinga de manière responsable, en accord avec les impératifs de préservation environnementale.