Alors que le Gabon se prépare à l’élection présidentielle qui marquera la fin de la Transition, le Conseil des ministres du 5 janvier 2025 a dévoilé un ambitieux projet de réforme électorale. Avec la présentation du projet de loi organique portant Code électoral, le gouvernement introduit deux nouvelles entités clés : une Commission nationale d’organisation et de coordination des élections ou du référendum et une Autorité de contrôle et de supervision des élections et du référendum (A.C.S.E.). Ces organes remplacent le Centre Gabonais des Élections (CGE) et visent à instaurer des processus électoraux véritablement libres et démocratiques.
Une nouvelle architecture électorale
Le projet de loi confère au ministère de l’Intérieur la responsabilité exclusive d’organiser toutes les étapes du processus électoral, depuis l’établissement des listes jusqu’à la proclamation des résultats. Placée sous son autorité directe, la Commission nationale d’organisation et de coordination des élections aura pour mission de :
• Superviser les commissions locales et consulaires.
• Coordonner l’ensemble des opérations électorales.
• Centraliser les résultats pour leur annonce officielle.
L’A.C.S.E. : un organe indépendant pour garantir la transparence
Innovation majeure de cette réforme, l’Autorité de contrôle et de supervision des élections et du référendum (A.C.S.E.) se positionne comme une instance indépendante et non permanente. Composée de personnalités reconnues pour leur impartialité et leurs compétences, elle aura pour rôle de surveiller et d’évaluer chaque étape des élections. En plus de signaler les éventuelles irrégularités, elle pourra émettre des recommandations pour corriger ou prévenir les dérives.
Avec ces deux entités complémentaires, le Gabon renforce la transparence de son processus électoral et répond aux attentes d’un scrutin crédible, loin des polémiques et suspicions passées.
Une réforme fondée sur l’inclusion et l’innovation
Le projet de loi, fruit des conclusions du Dialogue National Inclusif d’avril 2024, introduit également des mesures fortes pour garantir une plus grande représentativité. Désormais, les listes des partis politiques devront obligatoirement inclure au moins 30 % de femmes et 20 % de jeunes.
Par ailleurs, des mécanismes sont prévus pour renforcer la fiabilité du fichier électoral. Celui-ci sera désormais adossé au Numéro d’Identification Personnelle (NIP), un outil technologique visant à réduire les fraudes. Les conditions d’inscription seront également durcies, notamment pour les électeurs naturalisés.
Un nouveau souffle pour le processus électoral gabonais
Après la suspension des institutions telles que le CGE suite aux événements d’août 2023, cette réforme se veut le socle d’une nouvelle ère démocratique. Elle ambitionne d’instaurer des élections irréprochables, marquant un véritable tournant pour le Gabon.
Avec ces mesures, le pays envoie un message clair : les prochaines élections ne seront pas seulement une formalité, mais une démonstration d’un engagement renouvelé envers la démocratie, la justice et l’inclusion.