En convoquant ce 21 octobre les responsables de la Banque africaine de développement (BAD), ainsi que les représentants des groupes Porteo et Sinohydro, Brice Clotaire Oligui Nguema a voulu envoyer un message sans ambiguïté : les retards ne sont plus tolérables.
À l’ordre du jour : l’état d’avancement de deux projets routiers structurants l’axe Alimbé–Mikouyi, dans le Moyen-Ogooué, et Ndéndé–Doussala, dans la Ngounié. Ces deux corridors font partie des priorités du président gabonais dans son objectif de restructuration des infrastructures nationales, au cœur de sa politique de transformation.
Des projets stratégiques sous surveillance
Pour Oligui Nguema, ces chantiers ne sont pas de simples travaux publics. Ils s’inscrivent dans une vision plus large : reconnecter les régions enclavées, favoriser l’intégration régionale avec les pays voisins, et redonner à l’État sa capacité d’aménagement du territoire.
Mais les lenteurs constatées sur le terrain, la faible coordination entre acteurs publics et prestataires privés, ainsi que la menace de dépassements budgétaires, ont contraint le Chef de l’État à intervenir personnellement.
« Aucun retard de livraison ne sera toléré »
Fidèle à sa méthode, celle de la fermeté et de l’exigence de résultats, Brice Oligui Nguema a haussé le ton :
« Aucun retard de livraison ne sera toléré », a-t-il martelé devant ses interlocuteurs, pointant du doigt les responsabilités partagées entre entreprises, bailleurs et administration.
Cette déclaration est moins un rappel qu’un avertissement politique, dans un contexte où le président entend imprimer un rythme de rupture avec l’ancien système, marqué par l’opacité et les retards chroniques dans l’exécution des projets.
Le retour de l’État stratège ?
La BAD, acteur central du financement des projets, a renouvelé son appui, tout en saluant la rigueur affichée par le gouvernement. Les groupes Porteo et Sinohydro ont eux aussi réitéré leur engagement à livrer dans les temps et selon les normes. Mais l’Exécutif reste en alerte.
Car au-delà des routes, c’est la crédibilité du pouvoir en place, dans sa capacité à tenir ses promesses de modernisation, qui se joue. En réaffirmant l’autorité de l’État sur le terrain des infrastructures, Oligui Nguema envoie un signal fort à la fois aux bailleurs, aux technocrates, et à l’opinion : la transition n’est pas une parenthèse, mais un redémarrage.
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