Le général Jean Martin Ossima Ndong, autrefois figure influente du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), a été officiellement démis de ses fonctions de Secrétaire général du ministère de la Défense. Lors du Conseil des ministres du 17 janvier 2025, il a été remplacé par le Général Jean Hilaire Moubamba Maganga. Cette destitution marque une chute brutale pour un homme autrefois au sommet de l’appareil militaire gabonais.
Un déclin marqué par un scandale tragique
L’éviction du général Ossima Ndong est indissociable de la mort choquante du second maître Johan Bounda, un jeune marin affecté à sa sécurité personnelle. En décembre dernier, Johan Bounda est décédé sous la torture dans les locaux du B2, la Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire. Ce drame, qui a profondément ému la nation, trouve son origine dans des accusations de vol portées par le général Ossima Ndong à l’encontre de son agent, concernant des bijoux et de l’argent disparus.
Selon des informations, le général aurait lui-même livré Johan Bounda au B2, où ce dernier a subi un sort funeste. Cet événement a déclenché une indignation nationale, avec des appels à la justice pour sanctionner les responsables.
Une promesse de justice tenue par Oligui Nguema
Le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, n’est pas resté silencieux face à cette tragédie. Il s’était personnellement rendu auprès de la famille de Johan Bounda, s’engageant publiquement à ce que justice soit rendue. Depuis, plusieurs militaires impliqués dans cette affaire ont été incarcérés, tandis qu’une enquête approfondie se poursuit pour identifier les exécutants et commanditaires de cet acte ignoble.
La destitution du général Ossima Ndong apparaît comme une sanction politique et morale, signalant que l’ère de l’impunité est révolue.
Un général en disgrâce
Ancien chef d’État-major général des forces armées gabonaises au moment du coup d’État du 30 août 2023, Jean Martin Ossima Ndong avait joué un rôle central dans la transition politique qui a suivi la chute d’Ali Bongo. Il était l’une des figures de proue de la photo officielle du CTRI lors de l’investiture de Brice Oligui Nguema en septembre 2023.
Cependant, sa position privilégiée n’a pas suffi à le protéger. Avec cette éviction, le général semble désormais abandonné par une hiérarchie qui entend redorer l’image des institutions militaires, ternie par ce scandale.
Un avenir incertain pour Ossima Ndong
Le Conseil des ministres a sobrement annoncé la nomination de son successeur sans fournir de détails sur le sort du général déchu. Jean Martin Ossima Ndong, autrefois perçu comme un pilier de la transition, se retrouve aujourd’hui dans l’ombre, éclipsé par un scandale qui a mis en lumière les dérives du pouvoir militaire.
Un signal fort pour la gouvernance militaire
La décision de Brice Oligui Nguema d’écarter une figure aussi emblématique démontre sa volonté de restaurer la discipline et la responsabilité au sein des forces armées. Ce limogeage envoie un message clair : aucune position, aussi élevée soit-elle, ne protège contre les conséquences d’actes répréhensibles.
Alors que le Gabon poursuit sa transition, cette mesure symbolise un tournant dans la gestion des institutions militaires, avec une priorité affichée pour la justice et l’intégrité.