Il est surprenant de constater que Ali Bongo Ondimba, son épouse et leurs trois fils demandent maintenant à un groupe de travail de l’ONU de reconnaître leur « détention arbitraire ». Il y a deux ans, un groupe de travail de l’ONU avait appelé les autorités gabonaises à libérer Brice Laccruche Alihanga et son frère Grégory Laccruche Alihanga. La justice gabonaise, sous l’emprise du régime déchu, avait ignoré cet appel. Ironie du sort, aujourd’hui, les Bongo – Valentin sollicitent l’intervention de cette organisation qu’ils avaient auparavant négligée.
Si la mémoire semble courte pour les Bongo-Valentin, ce n’est pas le cas de l’ONU, qu’ils ont souvent eu tendance à mépriser. Il y a deux ans, un groupe de travail de l’ONU avait publié un rapport appelant à la libération des frères Alihanga, injustement détenus à la prison centrale de Libreville. Cette demande de l’ONU, pertinente et mettant en lumière des détentions illégales sans fondement juridique, avait été ignorée par le régime d’Ali Bongo Ondimba, avec la Young Team en coulisse. De plus, le rapport avait également précisé que les sévices et irrégularités dans la conduite des procédures à leur endroit étaient d’une gravité telle qu’elles commandaient leurs libérations immédiates (cf rapport 27/28 novembre 2020).
Dans son édition du 4 mai 2023, Le Canard Enchaîné n’a pas hésité à dénoncer le mépris et le double jeu du Gabon, qui, malgré son siège à l’ONU, a complètement ignoré la résolution du Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire de Brice Laccruche Alihanga. La suite de cette affaire est connue de tous : ni Brice Laccruche Alihanga ni son frère Grégory Laccruche Alihanga, qui avaient sollicité l’intervention du Groupe de travail de l’ONU, n’ont jamais recouvré leur liberté sous le règne des Bongo. C’est seulement avec l’arrivée du CTRI au pouvoir que les frères Brice et Gregory, ainsi que d’autres prisonniers politiques, ont été libérés.