Dans une sortie médiatique récente, l’ancien Premier ministre Bilie By Nze a tenté de semer le doute sur le financement des travaux de la Cité administrative Émeraude, arguant que ce projet ne figurerait pas dans la loi de finances. Si cette remarque peut sembler habile à première vue, elle trahit soit une méconnaissance des mécanismes budgétaires de l’État, soit une volonté délibérée de brouiller les pistes pour des raisons moins avouables. Dans les deux cas, cette critique révèle les limites d’une approche qui privilégie la polémique stérile à une réflexion constructive sur l’avenir du pays.
Une méconnaissance des mécanismes budgétaires
Bilie By Nze semble ignorer – ou feindre d’ignorer – que tous les projets d’intérêt national ne sont pas nécessairement inscrits dans la loi de finances initiale. Les modalités de financement des grands chantiers publics sont multiples : réaffectation de crédits, budgets des établissements publics, appuis extérieurs, ou encore budgets exécutés sous régime transitoire, comme c’est le cas pour la Cité Émeraude dans le contexte particulier post-coup d’État d’août 2023. S’arrêter à l’absence d’une ligne budgétaire explicite dans la loi de finances relève d’une vision réductrice, pour ne pas dire simpliste, des dynamiques financières de l’État.
Cette posture est d’autant plus surprenante qu’un ancien chef de gouvernement devrait maîtriser ces subtilités. En remettant en cause le financement du projet sans proposer d’analyse approfondie, Bilie By Nze donne l’impression de surfer sur une vague populiste, cherchant à marquer des points médiatiques plutôt qu’à éclairer le débat public.
La Cité Émeraude : une vision structurante pour le pays
Au-delà des querelles budgétaires, c’est l’utilité et la légitimité de la Cité Émeraude qui devraient être au cœur du débat. Ce projet n’est pas une lubie passagère, mais une réponse concrète à des besoins structurels criants. En regroupant les services administratifs, il vise à rationaliser le fonctionnement de l’État, à réduire les coûts exorbitants des charges locatives et à moderniser l’image de l’administration publique. C’est une vision ambitieuse, alignée sur les objectifs de redressement national et de modernisation portés par les autorités actuelles.
Dans un pays en quête de renouveau, la Cité Émeraude incarne un symbole d’efficacité et de cohérence. Elle n’est pas une improvisation, mais le fruit d’une réflexion stratégique sur la manière de bâtir un État plus performant. Critiquer ce projet sans en reconnaître les bénéfices potentiels, c’est faire preuve d’une courte vue qui contraste avec les exigences du moment.
Un héritage à interroger
Plutôt que de s’acharner sur un chantier porteur d’avenir, Bilie By Nze ferait mieux de répondre aux questions que soulève son propre héritage. Que reste-t-il des années précédant août 2023, période où il occupait des responsabilités éminentes ? Quels projets structurants, comparables à la Cité Émeraude, peut-il revendiquer ? La critique est aisée, mais l’art de gouverner est plus exigeant. En s’attaquant à une initiative qui s’inscrit dans une dynamique de reconstruction nationale, l’ancien Premier ministre donne l’impression de vouloir détourner l’attention des lacunes de son propre bilan.
Une occasion manquée de contribuer au débat
En définitive, la sortie de Bilie By Nze sur la Cité Émeraude illustre les limites d’une posture qui préfère la polémique à la proposition. À l’heure où le pays a besoin de débats de fond sur son avenir, cette critique superficielle passe à côté de l’essentiel. La Cité Émeraude n’est pas seulement un projet immobilier : c’est un pari sur la modernisation de l’État et un symbole de la volonté de rupture avec les inerties du passé. Plutôt que de s’y opposer par des arguments fragiles, il serait plus constructif de s’interroger sur la manière de soutenir et d’améliorer de telles initiatives.
Bilie By Nze a manqué une occasion de se montrer à la hauteur des enjeux. À lui, désormais, de prouver qu’il peut être autre chose qu’un critique en mal de projecteurs. Quant à la Cité Émeraude, elle continuera d’avancer, portée par une vision qui dépasse les querelles partisanes et les calculs à court terme.
