L’intervention du président de la Transition, président de la République, Chef de l’Etat était l’un des discours les plus attendus de cette Assemblée générale des Nations Unies dans sa 79e session à New York. Le Gabon qui a connu il y a un an un coup d’état militaire, affectueusement appelé « coup de libération » par les autorités de la Transition, devait faire le point de sa situation. Cela d’autant plus que le pays est encore sous la pression de certains sanctions et suspension dans plusieurs institutions politiques et économiques internationales. Retour sur l’intégralité du discours du général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema.
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- Monsieur le Président de l’USIP ;
- Honorables invités ;
- Mesdames et Messieurs ;
Je suis honoré de m’adresser à vous aujourd’hui, ici à Washington. Cette rencontre témoigne de l’importance que nous accordons à la paix et à la stabilité, dans toutes les régions du monde.
Nous sommes à un tournant de notre siècle, où les défis auxquels nous faisons face exigent une réponse collective et déterminée.
La paix est un bien précieux, et elle ne peut être atteinte que par un engagement commun et des efforts concertés.
Les conflits, qu’ils soient internes ou internationaux, politiques ou sociaux du fait de l’absence de démocratie et de la mal gouvernance, engendrent des souffrances indicibles et altèrent le développement.
Il est alors impératif de renforcer notre collaboration pour construire un avenir durable, empreint de paix et de prospérité.
Mesdames et messieurs,
La paix est la pierre angulaire de tout développement. Elle est essentielle, non seulement pour nos peuples, mais aussi pour la stabilité régionale et mondiale. En tant que Nation, nous reconnaissons notre responsabilité d’œuvrer pour la paix.
Le Gabon mon pays, a une vieille tradition de paix. C’est pourquoi, l’action menée, le 30 août 2023, par les Forces de Défense et de Sécurité, réunies au sein du COMITE POUR LA TRANSITION ET LA RESTAURATION DES INSTITUTIONS (CTRI), avait pour objectif premier de sauver la République, de sauvegarder la paix, la Liberté, la démocratie et de protéger le Peuple Souverain.
En effet, les actes posés par le régime ancien mettaient sérieusement à mal notre vivre ensemble. Aussi, les forces de défenses et de sécurité ne pouvions, une fois de plus, cautionner la forfaiture électorale en cours et réprimer la contestation des citoyens aux mains nues, comme ce fût le cas en 2009 et en 2016.
Nous avions le souci de maintenir notre pays dans la paix. C’est pourquoi, ce coup de libération s’est déroulé sans effusion de sang et sans dégât matériel.
Un an plus tard, nous sommes toujours guidés par cette volonté de prévenir les conflits. De ce fait, nous avons organisé un dialogue inclusif qui a permis au peuple gabonais de donner sa vision de la République et des institutions qui doivent animer la vie publique.
Mesdames et Messieurs,
Le dialogue est un élément essentiel pour éviter tout conflit. Les pères fondateurs de notre République, les Présidents Léon Mba et Omar Bongo Ondimba l’ont toujours prôné tout comme la tolérance.
Cette capacité à dialoguer avec tout le monde a conduit le Gabon à travers Omar Bongo Ondimba, à jouer le rôle de médiateur, plus d’une fois, lors des conflits au Tchad, au Congo et en Centrafrique.
C’est pour cette raison que, pendant plusieurs années, les soldats gabonais ont assuré le maintien de la paix dans le cadre de la mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation en Centrafrique, MINUSCA.
Grâce à ses efforts d’homme de paix, il a su établir des ponts entre les parties belligérantes, favoriser des accords de paix et initier des processus de réconciliation. Son engagement pour la paix en Afrique centrale a laissé une empreinte indélébile et nous rappelle à quel point le dialogue est essentiel pour surmonter les différends.
Mesdames et messieurs
La résolution des conflits ne peut être un processus unilatéral. Nous devons écouter toutes les voix, y compris celles des groupes marginalisés, pour construire des solutions durables.
La communauté internationale a un rôle capital à jouer en facilitant le dialogue et en apportant son soutien aux initiatives de paix.
Votre expertise, vos ressources et votre soutien peuvent aider à créer des espaces de discussion où les différends peuvent être abordés de manière pacifique.
La question de la paix ne doit plus se résumer à l’absence de conflits ou de guerre. Elle implique tout aussi, la prise en compte des conditions de vie des communautés humaines, le respect des opinions politiques et religieuses. Elle doit être la manifestation de la justice sociale, de la lutte contre la pauvreté, de l’équité et du bien-être. Elle doit se concentrer sur la création des conditions qui favorisent l’harmonie, comme la réduction des inégalités et le respect des droits de l’Homme.
Nous devons pour se faire investir dans les ressources humaines. Nous devons nous concentrer sur l’éducation, la santé, et le développement économique pour offrir à notre jeunesse des perspectives d’avenir.
En conséquence, je fais appel à la communauté internationale pour qu’elle nous aide à mobiliser les ressources nécessaires à ces efforts.
Mesdames et messieurs,
La coopération internationale est essentielle pour garantir la paix et la sécurité. Je souhaite de ce fait, renforcer nos partenariats avec les États-Unis et d’autres nations, ainsi qu’avec les organisations internationales. Votre soutien et vos expériences en matière de gouvernance, de droits de l’Homme et de développement durable sont des atouts précieux dans nos efforts pour maintenir la stabilité au Gabon et dans la région d’Afrique centrale.
Monsieur le Président,
Mesdames et messieurs,
A l’occasion de cette rencontre, je formule le vœu que les nations du monde, dans leur relation bilatérale, privilégient la voie du dialogue pour la résolution des différends qui pourraient les opposer ;
Que les nations les plus fortes soient encore un peu plus à l’écoute des aspirations des plus faibles ;
Que le système financier mondial ne perde pas de vue que l’Homme doit toujours rester au centre de toutes prospérités escomptées.
Je conclurais mon propos en réitérant l’engagement du Gabon à œuvrer pour la paix et la stabilité en Afrique et dans le reste du monde.
Je reste par ailleurs convaincu que c’est par un engagement collectif que nous parviendrons à éviter et à résoudre les conflits.
Je vous remercie pour votre attention et votre engagement en faveur de la paix. «