Un siège fonctionnel, un compte bancaire, 18 000 militants répartis à travers le pays, cinq parlementaires, trente élus locaux… Tels sont désormais les critères posés par le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, pour qu’un parti politique soit reconnu au Gabon. Une déclaration ferme, qui sonne comme un coup de tonnerre dans le paysage politique national.
Fini les partis de façade, les coquilles vides, les micro-structures familiales ou opportunistes qui pullulent sans ancrage réel dans la société. « C’est la fin des partis politiques de la marmaille », a lancé le Chef de l’État, dans une formule sans détour qui résume sa volonté de nettoyer le terrain politique et d’en finir avec la confusion institutionnalisée.
Cette réforme s’inscrit dans la dynamique de refondation enclenchée sous la Ve République, visant à crédibiliser les acteurs politiques, renforcer la représentativité et restaurer la confiance des citoyens. En imposant des exigences concrètes – nombre de militants, élus, transparence financière – le président Oligui Nguema veut redonner du sens à l’engagement politique : celui qui se veut structuré, enraciné et porteur d’une vraie vision.
Ce resserrement des critères devrait, selon les observateurs, profondément reconfigurer le champ politique gabonais, écartant les formations fictives au profit de partis solides, capables de contribuer sérieusement au débat démocratique et à la construction nationale.
La Ve République avance, et elle ne fait pas de place aux illusions.