Un projet ambitieux destiné à offrir des permis de conduire à 500 jeunes gabonais tourne au fiasco. Les conseillers Mikala et Bung Pinz, impliqués dans la gestion de l’initiative « Permis de conduire pour tous », sont accusés par des auto-écoles et les bénéficiaires de s’être approprié des fonds cruciaux, compromettant ainsi l’avenir du programme.
Une opportunité transformée en désillusion
Lancé avec l’ambition de faciliter l’accès au permis de conduire pour les jeunes, ce projet a rapidement suscité l’enthousiasme. Mais aujourd’hui, les bénéficiaires dénoncent un blocage inexplicable, pointant du doigt l’abandon et le silence des autorités concernées. À l’origine du problème : des fonds destinés aux frais de dossiers pour les examens de permis de conduire auraient disparu.
Selon Gildas Boukinda Ika, responsable d’une auto-école participante, les auto-écoles ont accompli leur mission en assurant la formation des jeunes. Cependant, les frais de dossiers nécessaires à l’inscription des bénéficiaires aux examens n’ont jamais été versés. « Les 32 millions alloués à la formation ont été débloqués, mais les conseillers Mikala et Bung Pinz ont retiré les fonds nécessaires pour les frais d’examen et sont repartis avec », déclare-t-il.
Des accusations lourdes contre les conseillers
Face à cette impasse, les responsables des auto-écoles rejettent fermement la responsabilité sur Mikala et Bung Pinz. Yves Ndong Essone, un autre acteur clé du projet, accuse : « Les conseillers veulent se dédouaner en nous pointant du doigt. Pourtant, nous avons achevé notre part depuis le 15 juin. Le retard de six mois est entièrement leur responsabilité. »
Les auto-écoles révèlent également que les conseillers auraient perçu des commissions sur chaque bénéficiaire, tout en retirant les fonds nécessaires pour finaliser le processus. Ces révélations suscitent de nombreuses interrogations au sein de l’opinion publique.
Des zones d’ombre à éclaircir
Où sont passés les fonds dédiés aux frais d’examen des bénéficiaires ? Pourquoi Mikala et Bung Pinz ont-ils récupéré cet argent, compromettant ainsi un projet porteur d’espoir ? À quoi a finalement servi cet argent retiré auprès des auto-écoles ? Ces questions restent sans réponse, alimentant la colère et la frustration des bénéficiaires.
Un coup porté à la crédibilité des autorités de transition
Ce scandale, qui éclabousse des membres clés de l’équipe de la Transition, met en lumière des failles graves dans la gestion des fonds publics. Alors que le projet « Permis de conduire pour tous » devait être un symbole de renouveau et de solidarité nationale, il s’est transformé en un cas flagrant de mauvaise gouvernance.
Les autorités de la Transition, initiatrices de ce programme, sont désormais sommées de rendre des comptes et de prendre des mesures exemplaires pour rétablir la confiance du peuple. Les bénéficiaires, désabusés, réclament non seulement la reprise du projet, mais aussi des sanctions contre ceux qui ont trahi leur confiance.
Un appel à la transparence et à la justice
L’affaire Mikala et Bung Pinz n’est pas seulement une affaire de détournement de fonds ; elle est le symbole d’une gestion opaque et irresponsable qui menace de miner les efforts de réformes engagés par la Transition. Seule une enquête impartiale et des sanctions exemplaires permettront de rétablir la crédibilité de ce projet et, plus largement, celle des institutions gabonaises.
En attendant, 500 jeunes gabonais voient leur avenir suspendu à des fonds détournés, et le pays attend des réponses.