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Procès Bongo : Sylvia et Noureddin face à la justice qu’ils tentent de fuir

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Alors qu’ils sont convoqués le 10 novembre devant la justice gabonaise, Sylvia Bongo Ondimba et son fils Noureddin Bongo Valentin ont annoncé qu’ils ne se rendront pas à Libreville. Leur avocat parle d’un “procès spectacle”. Pour les autorités gabonaises, il s’agit d’un refus manifeste de faire face à des accusations d’une extrême gravité.

Le dossier est en effet volumineux. Selon les chiffres communiqués par les autorités judiciaires, plus de 3 000 milliards de francs CFA auraient été détournés sous l’ancien régime. Déjà, 300 milliards de francs CFA ont été saisis sur les comptes des prévenus à la BGFI Bank. Une somme qui donne une idée de l’ampleur du système financier en cause, et qui alimente les critiques sur l’impunité supposée dont bénéficiaient certains membres de l’ancien cercle présidentiel.

Deux convocations ignorées, un procès à distance ?

Ce n’est pas la première fois que Sylvia Bongo et son fils déclinent une convocation judiciaire. Leur absence annoncée du 10 novembre marquera leur troisième refus consécutif de se présenter devant les juges. Pour les magistrats en charge de l’enquête, cette stratégie d’évitement n’est pas justifiée. Ils estiment que les faits sont “accablants”, les preuves “solides”, et les montants “déraisonnables”.

La défense évoque quant à elle une justice instrumentalisée. Un argument difficile à soutenir, selon plusieurs observateurs, lorsque l’on se souvient que c’est cette même justice gabonaise qui, en toute indépendance, leur a permis de quitter le pays pour raisons médicales. “On ne peut pas dénoncer la partialité d’un système dont on a bénéficié sans réserve quelques semaines plus tôt”, note un magistrat sous couvert d’anonymat.

Londres, havre temporaire ou complicité silencieuse ?

Installés à Londres depuis leur départ, Sylvia et Noureddin Bongo vivent désormais sous la protection de l’État britannique, qui n’a à ce jour pas réagi officiellement à la situation. À Libreville, des voix s’élèvent pour demander une coopération judiciaire plus active.

“Il serait incompréhensible qu’un État de droit comme le Royaume-Uni serve de sanctuaire à des individus poursuivis pour des crimes économiques d’une telle ampleur”, estime une source gouvernementale. Le Gabon appelle à la collaboration internationale pour que les auteurs présumés de ces détournements ne puissent pas utiliser l’hospitalité occidentale comme bouclier contre la justice.

Un procès symbolique pour un pays en reconstruction

La nouvelle administration gabonaise, sous l’impulsion du président Brice Clotaire Oligui Nguema, fait de ce procès un test de crédibilité pour la justice nationale. Il ne s’agit pas seulement d’un cas judiciaire, mais d’un symbole fort de la rupture avec l’ancien système. L’objectif affiché : rétablir la confiance entre l’État et les citoyens, longtemps minée par les scandales de corruption.

À Libreville, l’idée d’un procès par défaut n’est plus exclue. Mais au-delà de la procédure, c’est le refus de rendre des comptes qui choque, dans un pays où l’exaspération populaire face au détournement de l’argent public est à son comble.

Refuser de comparaître, c’est refuser de répondre au peuple gabonais. Et à l’Histoire.

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