À peine investi, Brice Clotaire Oligui Nguema donne le ton. Le lundi 5 mai 2025, deux jours seulement après avoir prêté serment, le président nouvellement élu a présidé au Palais du Bord de mer sa toute première cérémonie officielle. Et ce premier geste n’est pas anodin : il a choisi d’honorer les 13 artisans de l’opération « Mouele », salués pour leur rôle crucial dans l’étalonnage partiel de la dette et la mobilisation de ressources financières vitales pour le pays.
Dans un contexte post-transition marqué par la quête de crédibilité et de stabilité, cette cérémonie constitue un acte politique fort. En décorant ces personnalités à la Dignité de Grand Officier de l’Ordre national du Mérite gabonais — l’une des plus hautes distinctions du pays — le chef de l’État affirme clairement ses priorités : rigueur budgétaire, transparence financière et restauration de la confiance entre le Gabon et ses partenaires internationaux.
Un signal de rupture et de sérieux
Plus qu’une récompense, ces décorations marquent un tournant. Elles symbolisent une reconnaissance institutionnelle de la compétence technique et de la performance économique. Dans un pays longtemps miné par les dérives budgétaires, l’endettement incontrôlé et l’opacité des finances publiques, cette distinction est une boussole : désormais, le mérite, l’expertise et l’engagement patriotique seront les fondations du redressement.
Parmi les personnalités honorées, des figures clés comme Charles M’Ba, ministre des Comptes publics et de la dette, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, directeur général de la Dette, ou encore Henri-Claude Oyima, PDG de BGFIBank, ont été salués pour leur rôle décisif dans la gestion stratégique des engagements de l’État. D’autres, comme Ibrahim Ngassa (Alguest Consulting) ou Luther Abouna (DGCPT), ont assuré l’exécution technique de l’opération, souvent dans l’ombre mais avec une efficacité redoutable.
Le sceau de la diplomatie économique
Au-delà des frontières gabonaises, le président a également voulu célébrer l’appui régional et continental. Des figures de la finance africaine comme Tony Elumelu (UBA), Jérémie Ahori (Ecobank) ou Yvon Sanabongui (BEAC) ont été distinguées pour leur rôle dans le repositionnement stratégique du Gabon sur l’échiquier financier sous-régional.
Mays Mouissi, ministre de l’Environnement et du climat, a quant à lui été reconnu pour sa diplomatie économique lors des négociations multilatérales, démontrant que la lutte contre le changement climatique peut aussi être un levier de mobilisation financière.
Une République nouvelle, fondée sur l’efficience
Ce premier acte officiel du président Oligui Nguema est loin d’être symbolique. Il trace une ligne directrice : celle d’un Gabon nouveau, réconcilié avec la rigueur, la responsabilité et le sens du devoir. Un Gabon où l’efficacité n’est plus l’exception, mais la norme. En saluant publiquement ces hommes et femmes de l’ombre, le chef de l’État proclame que l’ère de l’improvisation est révolue, et que l’État se bâtira désormais sur la compétence, la loyauté et la vision.
L’opération « Mouele » n’est plus seulement un exercice budgétaire. Elle devient un marqueur politique, un signal lancé aux partenaires, aux investisseurs, mais surtout au peuple : le temps du redressement a commencé — et il portera les visages de ceux qui savent faire.