L’heure n’est plus aux promesses mais aux résultats. La Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) entre dans une phase critique de redressement, sous l’œil vigilant du gouvernement. À l’occasion de l’installation de la nouvelle équipe dirigeante, composée de Léon Méviane, président du Conseil d’administration, et de Steeve Saurel Legnongo, directeur général, le ministre de l’Accès universel à l’Eau et à l’Énergie, Philippe Tonangoye, a donné le ton : six mois pour transformer la SEEG ou céder la place.
Un sursis sous haute pression
« Si dans six mois, les mises en œuvre sont faites, nous continuerons. Si elles ne sont pas faites, nous nous séparerons. Aussi simple que ça. » Cette déclaration sans équivoque de Philippe Tonangoye fixe un cap clair et sans détour. Le gouvernement exige des résultats mesurables et concrets pour mettre fin aux défaillances chroniques qui affectent l’accès des Gabonais à des services essentiels.
Un défi technique, financier et humain
Le duo Méviane–Legnongo prend les rênes d’une entreprise stratégique, mais fragilisée. Pannes fréquentes, coupures récurrentes, eau impropre ou insuffisante : les manquements sont nombreux. Pour y remédier, la nouvelle direction devra engager une modernisation urgente des infrastructures, renforcer les capacités de production et optimiser les réseaux.
Mais les défis ne sont pas que techniques. La SEEG fait également face à une crise financière majeure : dette structurelle, gestion interne défaillante, rentabilité en berne. La nouvelle équipe est appelée à instaurer une gouvernance rigoureuse, à certifier les comptes de l’entreprise, éliminer les redondances administratives, et restaurer une transparence exigée à la fois par l’État et les partenaires.
Suivi serré et obligation de résultats
Un rapport mensuel d’avancement sera exigé par le ministère, garantissant un suivi permanent des engagements pris. Objectif : faire de la SEEG une entreprise publique performante, au service du développement national. L’eau et l’électricité ne sont plus des luxes — ce sont des droits. Et le gouvernement compte bien s’assurer que la SEEG les garantit à tous les citoyens.
Un tournant pour le Gabon
La nomination de Léon Méviane et Steeve Saurel Legnongo intervient à un moment clé où l’accès universel à l’eau potable et à l’énergie est érigé en priorité présidentielle. La réussite de cette mission ne dépendra pas seulement de la volonté politique, mais de la capacité des nouveaux dirigeants à imposer une culture de résultats dans un environnement longtemps miné par l’inefficacité et les privilèges.
Le compte à rebours est lancé. Les Gabonais, excédés par des années de dysfonctionnements, attendent désormais des actes. Et pour la SEEG, le verdict tombera dans six mois.