Hier, les réseaux sociaux gabonais ont été le théâtre d’une effervescence singulière. Dans les groupes WhatsApp, sur X et Facebook, un sujet brûlant a monopolisé l’attention : un article du journal L’Union qui a suscité une onde de choc, alimentant l’indignation populaire. En cause ? Une information erronée, une approximation coupable, un cafouillage aux allures de manipulation.
Une incohérence criante
Selon L’Union, le contrat définitif entre l’État gabonais et Karpowership, visant à fournir 70 MW d’électricité au Grand Libreville, coûterait 15 milliards de FCFA par mois jusqu’en 2027. Un chiffre stupéfiant, qui, s’il était avéré, signifierait que les autorités ont validé un accord encore plus onéreux que le précédent – celui-là même qui avait suscité une opposition ferme du Président de la Transition et de la Présidence de la République. Rappelons que le premier contrat, retoqué avec véhémence, s’élevait à 12 milliards de FCFA mensuels. Comment expliquer un tel non-sens ? Pourquoi le gouvernement aurait-il accepté un coût supérieur à ce qu’il avait lui-même dénoncé ?
Rapidement, cette information a fait le tour des réseaux, alimentant la colère des internautes et jetant le discrédit sur les autorités. Mais à peine la polémique avait-elle pris de l’ampleur qu’un nouveau chiffre a émergé : 1,8 milliard de FCFA par mois, et non 15 milliards. Une correction majeure, venue du média CTRI News, réputé proche du Palais présidentiel, et confirmée par la Présidence elle-même.
L’Union face aux contradictions
Ce rétropédalage a aussitôt mis en lumière une question essentielle : comment un journal censé être la première référence d’information du pays peut-il se fourvoyer dans une approximation aussi grossière ? Pire encore, pourquoi n’a-t-il toujours pas présenté de mea culpa ?
Ce flou autour des chiffres a semé le doute dans l’opinion publique. L’Union, jadis pilier du paysage médiatique gabonais, a-t-il simplement commis une erreur ou relayé une information sans vérification approfondie ? Quelle a été la source initiale de cette annonce ?
Un démenti officiel qui tranche
Le démenti formel publié par la SEEG a finalement conforté la version de CTRI News, établissant que le coût réel du contrat était bien de 1,8 milliard de FCFA par mois. Une clarification qui met fin aux spéculations mais qui interroge sur la rigueur journalistique de L’Union dans cette affaire.
L’exigence de vérité et de précision est un impératif absolu pour les médias, particulièrement lorsqu’il s’agit de sujets aussi sensibles que la gestion des ressources publiques. Cette polémique met en lumière la nécessité pour la presse de redoubler de vigilance afin d’éviter d’alimenter la confusion et de préserver la confiance du public.