Mis sous pression à l’occasion de la dernière allocution du président de la République qui lui a confié plusieurs dossiers en lien avec l’accompagnement des personnes et des entreprises impactées par le Covid-19, le Premier ministre semble tâtonner. Certains doutent qu’il remplisse sa mission.
Après l’allocution du président de la République prononcée le vendredi 3 avril, une question revient sur toutes les lèvres : «Julien Nkoghe Bekale y parviendra-t-il ?» Il faut dire que le Premier ministre, dont la charge était déjà importante depuis le début de la crise sanitaire actuelle, s’est vu confier encore plus de charges à l’occasion de cette adresse à la Nation d’Ali Bongo.
Parmi ces nouvelles charges, l’on compte le projet de confinement général du Grand Libreville que le chef de l’État voudrait voir se matérialiser dans les meilleurs délais pour limiter davantage la propagation du Covid-19 à l’intérieur du pays. Ali Bongo Ondimba a clairement instruit le chef du gouvernement à «prendre toutes les mesures» censées permettre la matérialisation de ce projet qui rentre dans la stratégie de prévention et de riposte contre le virus au Gabon. Quatre jours après, Julien Nkoghe Bekale n’est pas parvenu à préciser la mise en œuvre de ce confinement des communes de Libreville, d’Akanda et d’Owendo.
Les précisions du Premier ministre sont également attendues s’agissant de la mesure sociale liée à la prise en charge des loyers au profit des personnes sans activités et privées de revenus. Le président de la République qui a annoncé une enveloppe de 2,5 milliards de francs CFA pour compenser les pertes des petits propriétaires attend de Julien Nkoghe Bekale qu’il détermine exactement les différents statuts des personnes éligibles à cette mesure.
Toutes ces mesures sociales, ajoutées à d’autres, liées au secteur économique, sont de la responsabilité du chef du gouvernement qui est chargé de les mettre en pratique et de veiller au respect de l’éthique dans la dépense publique. Julien Nkoghe Bekale y parvient-il, beaucoup en doutent quand d’autres le jugent déjà apte à relever le défi.
Depuis le week-end dernier, le Premier ministre multiplie les réunions avec ses collègues. Il a d’ailleurs déjà saisi la Cour constitutionnelle sur la légalité de certaines mesures sociales parmi lesquelles la suspension de la perception des loyers par les bailleurs pour les personnes sans activités.
