En décidant de multiplier le nombre de laboratoires et de centres de dépistage, tout en invitant les personnes présentant des comorbidités à se faire dépister volontairement, l’État gabonais a fait le choix de diagnostiquer plus tôt les cas de Covid-19 pour une meilleure et rapide prise en charge des malades. Le nombre croissant des cas enregistrés ces dernières semaines participe de cette stratégie préconisée par l’OMS.
S’il peut être surprenant, voire inquiétant, pour beaucoup, le nombre croissant des personnes déclarées positives au Covid-19 ces dernières semaines au Gabon est bien plus compréhensible que certains ne le croient. Il est dû à la multiplication par le gouvernement, depuis quelques jours, du nombre de laboratoires d’analyse et de centres de dépistage particulièrement à Libreville, principal foyer du coronavirus dans le pays.
Or, plus les tests sont pratiqués, plus il y a de possibilités de découvrir de nouveaux cas. Ce qui se fait donc depuis le lancement effectif, en avril dernier, de l’opération de dépistage massif conduit par le ministère de la Santé.
Dépister plus pour prendre en charge plus vite
Pour les autorités gabonaises ayant réceptionné dernièrement plusieurs centaines de kits de dépistage en plus des appareils d’analyse de dernière génération achetés par l’État en Chine et en Corée du Sud, la stratégie visant à accélérer et à renforcer l’opération de dépistage répond à une des principales recommandations de l’OMS pour une meilleure riposte contre le Covid-19.
Porte-parole du Copil Coronavirus, le Dr Guy Patrick Ndong Obiang soutient en effet que «l’augmentation du nombre de laboratoires, le dépistage actif des cas contacts et le dépistage massif nous donnent la possibilité d’un diagnostic précoce des personnes exposées au Covid-19 avec pour avantage la découverte rapide des nouveaux cas et leur prise en charge médicale dans les structures sanitaires de Libreville et de l’intérieur du pays».
Le dépistage, un moyen de prévenir de nouveaux décès
Depuis le lancement de l’opération de dépistage massif et le renforcement des tests pratiqués sur les cas contacts, on l’a vu, le nombre de personnes déclarées positives au virus a explosé. Mais les experts du secteur de la santé l’assurent, cette stratégie est bien plus payante qu’elle n’y paraît. «Il est plus prudent de savoir qu’on a 1000 cas positifs que de se rendre compte que 1000 personnes infectées se baladent dans la nature risquant d’en contaminer au moins 1000 autres, dont certains, à la santé plus fragile, peuvent en mourir», estime un médecin.
Aussi, pour limiter au maximum le nombre de décès liés au Covid-19, les autorités gabonaises invitent-elles les populations, prioritairement les personnes présentant des comorbidités (hypertension artérielle, diabète et insuffisance respiratoire) à aller se faire dépister volontairement. À ce jour, sur plus de 650 personnes déclarées positives, seules 8 ont trouvé la mort. Ce qui fait du Gabon un des moins impactés de la sous-région et du continent.
